Discutant des diff¨¦rents d¨¦fis auxquels les PEID font face dans le cadre de la mise en ?uvre du d¨¦veloppement durable, des opportunit¨¦s qu¡¯apportent les partenariats et de la prochaine Conf¨¦rence internationale sur le d¨¦veloppement durable des petits ?tats insulaires en 2014, Jean-Paul Adam, le plus jeune ministre des Affaires ¨¦trang¨¨res du monde lors de sa nomination en 2010, a partag¨¦ son point de vue et ses espoirs pour un avenir durable.
???Un des plus grands d¨¦fis est d'abord l'¨¦tendue des ?les?, a d¨¦clar¨¦ M. Adam, soulignant le fait que tout est plus petit et que les institutions internationales sont souvent con?ues pour des communaut¨¦s plus grandes. A titre d'exemple, M. Adam a soulign¨¦ que c'est la mesure du PIB par habitant qui d¨¦termine l'aide au d¨¦veloppement. Etant donn¨¦ que les PEID pr¨¦sentent g¨¦n¨¦ralement des PIB ¨¦lev¨¦s, ils ne sont pas souvent en mesure de b¨¦n¨¦ficier de l'aide au d¨¦veloppement.??
???Nous n'avons pas d'¨¦conomies d'¨¦chelle, nous ne pouvons pas d¨¦cider de faire les choses ¨¤ moiti¨¦ juste parce que nous sommes un petit pays??, a-t-il expliqu¨¦, soulignant qu'il s'agit l¨¤ d'un d¨¦fi de taille en raison des co?ts plus ¨¦lev¨¦s pour les projets d'infrastructure. ??Et puis vous avez le changement climatique qui se passe au m¨ºme moment. Ceci est vital pour les ?les??, a d¨¦clar¨¦ M. Adam, d¨¦crivant les pays des oc¨¦ans Pacifique et Indien durement touch¨¦s par la hausse du niveau des mers.
??Nous devons ¨¦galement penser ¨¤ l'acidification de l'oc¨¦an et son effet sur les stocks de poissons et ce que cela signifie pour la s¨¦curit¨¦ alimentaire?, a-t-il d¨¦clar¨¦. Les Seychelles fournissent 20% de l'ensemble des importations de thon sur le march¨¦ europ¨¦en. Avec le changement climatique et l'acidification des oc¨¦ans, ces stocks seront affect¨¦s. M. Adam a ¨¦galement soulign¨¦ l'importance d'un environnement sain pour le tourisme qui est une importante source de revenus pour plusieurs des petits ?tats insulaires en d¨¦veloppement. ?Nous sommes touch¨¦s par des choses qui sont hors de notre contr?le, et cela nous affecte fondamentalement?, a d¨¦clar¨¦ M. Adam, ajoutant que ??si nous ne luttons pas contre le changement climatique, les ?les pourraient ne plus exister??.
En plus des questions soulev¨¦es par M. Adam, d'autres d¨¦fis auxquels les PEID font face comprennent des difficult¨¦s ¨¤ b¨¦n¨¦ficier de la lib¨¦ralisation des ¨¦changes et de la mondialisation; une forte d¨¦pendance vis-¨¤-vis des ressources c?ti¨¨res et marines comme moyens de subsistance; une forte d¨¦pendance? vis-¨¤-vis du tourisme?; la d¨¦pendance ¨¦nerg¨¦tique et la question de l'enclavement; des ressources en eau douce limit¨¦es?; des ressources fonci¨¨res limit¨¦es entra?nant la d¨¦gradation des terres et des ressources de biodiversit¨¦ vuln¨¦rables. Les Seychelles doivent ¨¦galement s'attaquer au probl¨¨me de la piraterie qui affecte leur tourisme.
R?le des partenariats dans le soutien aux efforts des PEID
Parlant de la fa?on dont les partenariats entre les diff¨¦rentes parties prenantes peuvent servir de m¨¦canisme efficace pour soutenir les efforts des PEID, M. Adam a d¨¦crit un certain nombre d'initiatives lanc¨¦es ainsi que des moyens pour aider les PEID. ??Il y a beaucoup de choses qui peuvent ¨ºtre faites qui ne co?tent pas vraiment plus l'argent, mais il s¡¯agit tout simplement de cibler plus efficacement certaines ressources, des ressources qui souvent existent d¨¦j¨¤ ?, a-t-il dit.
M. Adam a ¨¦galement d¨¦crit le r?le des Seychelles en tant que co-pr¨¦sident du Partenariat insulaire mondial avec la Grenade et Palau et leurs travaux incluant diff¨¦rentes pr¨¦occupations des ?les, la cr¨¦ation d'aires marines prot¨¦g¨¦es ainsi qu'une dette pour l¡¯adaptation des initiatives swaps.? ?Les ?les peuvent se d¨¦barrasser de certaines de leurs dettes en retour, pour l'adaptation au changement climatique??, a-t-il expliqu¨¦.
Le DAES s'emploie ¨¦galement ¨¤ faciliter le partage des connaissances et les partenariats entre les PEID. Une fa?on de le faire c¡¯est ¨¤ travers la cr¨¦ation du r¨¦seau des PEID (SIDSNet), qui est g¨¦r¨¦ par le DAES.
Espoirs pour la prochaine Conf¨¦rence internationale sur le d¨¦veloppement durable des PEID en 2014
S'adressant ¨¤ la Conf¨¦rence 2014 des PEID qui devrait ¨ºtre une conf¨¦rence historique visant ¨¤ promouvoir un soutien plus important pour les petits ?tats insulaires en d¨¦veloppement, M. Adam a partag¨¦ les attentes de son pays, tout en tenant compte des avanc¨¦es des Conf¨¦rences de Maurice en 2005 et Rio +20 en Juin de cette ann¨¦e.
?Je pense que les ?les partagent une certaine frustration due au niveau de soutien qui est mis ¨¤ leur disposition dans le cadre du syst¨¨me international, parce qu¡¯il y a tellement de questions qui ont ¨¦t¨¦ signal¨¦es, pas seulement depuis 2005, mais depuis la Barbade?, a-t-il expliqu¨¦, soulignant un niveau relativement limit¨¦ de progr¨¨s observable et un manque de mesures concr¨¨tes.
Bien que M. Adam ait reconnu que la prise de conscience mondiale s'est am¨¦lior¨¦e s'agissant de la situation des petites ?les, il a ¨¦galement soulign¨¦ l'importance de la mise en ?uvre des engagements pris lors des conf¨¦rences pr¨¦c¨¦dentes. ?Nous avons besoin que le fonds vert soit op¨¦rationnel et nous voulons que les ?les soient en mesure d¡¯en profiter d¡¯ici 2014?, a-t-il dit, se r¨¦f¨¦rant ¨¤ la CCNUCC, le Fonds pour le climat vert, qui a ¨¦t¨¦ lanc¨¦ en 2011 pour aider les pays en d¨¦veloppement ¨¤ lutter contre le changement climatique.
Petites ?les aux grandes id¨¦es
M. Adam a aussi mis les projecteurs sur quelques-unes des initiatives sur l¡¯¨¦nergie renouvelable. Il a mentionn¨¦ le ??SIDS DOC?? et ses avantages pour le d¨¦marrage de projets initiaux dans les ¨¦nergies renouvelables. ?Il est clair que le mix ¨¦nerg¨¦tique qui existe actuellement n'est pas durable pour le climat??, a-t-il dit, ajoutant : ?les ?les utilisent de tr¨¨s, tr¨¨s petites quantit¨¦s d'¨¦nergie par rapport ¨¤ ce dont le monde a besoin. Pourquoi ne pas utiliser les ?les en quelque sorte comme des laboratoires pour d¨¦velopper des ¨¦conomies d'¨¦nergies renouvelables???
??Nous sommes de petites ?les, mais nous devons avoir de grandes id¨¦es??, a-t-il dit, en expliquant le plan des petits ?tats insulaires pour que certains d'entre eux deviennent des ¨¦conomies d'¨¦nergie renouvelable ¨¤ 100%. ?C'est r¨¦alisable dans seulement quelques ann¨¦es??, a expliqu¨¦ M. Adam. ??La Conf¨¦rence des Nations Unies sur le commerce et le d¨¦veloppement a r¨¦alis¨¦ une ¨¦tude qui a d¨¦montr¨¦ que les ?les sont 12 fois plus vuln¨¦rables ¨¤ la volatilit¨¦ des prix de l'¨¦nergie que les autres types de pays??, a-t-il ajout¨¦.
??Il existe un v¨¦ritable argument ¨¦conomique pour investir dans les ¨¦nergies renouvelables dans ces ?les,?? a-t-il ¨¦galement dit, expliquant que la technologie en est encore ¨¤ certains ¨¦gards exp¨¦rimentale et tr¨¨s co?teuse. ??Une fois que la technologie est en place, vous avez quelque chose qui est durable sur le long terme.?? M. Adam a ¨¦galement soulign¨¦ que ces initiatives n'ont pas besoin d'¨ºtre des investissements sous forme de subventions, mais peuvent aussi ¨ºtre des investissements du secteur priv¨¦.
??Des m¨¦canismes appropri¨¦s doivent ¨ºtre ¨¦tablis, qui peuvent ¨ºtre reproduits dans les pays en d¨¦veloppement??, a soulign¨¦ M. Adam. ?Consid¨¦rez les ?les comme l'endroit id¨¦al pour essayer certaines de ces choses. Il est plus facile de commencer petit et grandir ?, a-t-il dit de mani¨¨re encourageante.
Les PEID et les d¨¦fis de durabilit¨¦ auxquels ils sont confront¨¦s sont actuellement ¨¤ la Une lors des r¨¦unions de la Deuxi¨¨me Commission de l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale. La communaut¨¦ mondiale se rapproche par cons¨¦quent du respect des engagements pris et de la r¨¦alisation d'un avenir durable et s?r pour les PEID ¨¤ travers le monde.
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